Le Rythme
Pour le musicien, le Rythme des sons concerne donc, d'une part, la succession de leurs durées, d'autre part, leur accentuation relative.
Le temps
Dans le solfège, le temps est l'unité de mesure de la durée musicale, tout comme le mètre est celle de la longueur, le gramme, celle du poids, le litre, celle de la capacité des liquides, etc.
Or, contrairement à ce qui se passe pour ces différentes unités, il n'existe pas de temps étalon. En effet, la durée réelle des temps peut varier d'un morceau de musique à l'autre, et c'est le tempo qui va fixer, pour un passage musical donné, la durée exacte des temps.
Représentation des durées en musique
a) Figures de note
Les figures de note se présentent sous la forme d'un ovale — appelé « tête de note » — dont la position sur la portée indique la hauteur de la note — cf. Disposition des notes sur la portée. La tête de note est « de couleur blanche » en ce qui concerne la blanche ainsi que toutes les valeurs qui lui sont supérieures — ronde et carrée, principalement —, et « de couleur noire » en ce qui concerne la noire ainsi que toutes les valeurs qui lui sont inférieures — croche, double croche, etc. La blanche ainsi que toutes les valeurs qui lui sont inférieures possèdent en outre une hampe (ou queue). Enfin, la croche ainsi que toutes les valeurs qui lui sont inférieures, sont dotées d'un ou plusieurs crochets.
La carrée est la figure de note dont la durée vaut le double de la ronde. Elle est un souvenir de la « notation carrée » de la fin du Moyen Âge. Cette figure est peu utilisée depuis le XVIIe siècle.
La ronde est la figure de note dont la durée vaut la moitié de la carrée et le double de la blanche. Elle est choisie comme unité de calcul du chiffrage de la mesure.
La blanche est la figure de note dont la durée vaut la moitié de la ronde et le double de la noire. Elle est dotée d'une hampe, et toutes les figures qui lui sont inférieures le sont également. Sa partie arrondie — sa « tête de note » — est de couleur blanche, ainsi que les figures qui lui sont supérieures — ronde et carrée.
La noire est la figure de note dont la durée vaut la moitié de la blanche et le double de la croche. Sa partie arrondie — sa « tête de note » — est de couleur noire, ainsi que les figures qui lui sont inférieures — croche, double croche, etc.
La croche est la figure de note dont la durée vaut la moitié de la noire et le double de la double croche.
Comme son nom l'indique, la croche est normalement dotée d'un crochet ; toutes les figures qui lui sont inférieures comportent un nombre de crochets équivalant au nombre exprimé par leur nom : « double croche » : deux crochets, « triple croche » : trois crochets, etc. Lorsque plusieurs croches se suivent, les crochets peuvent être remplacés par des liens.
La double croche est la figure de note dont la durée vaut la moitié de la croche et le double de la triple croche.
La triple croche est la figure de note dont la durée vaut la moitié de la double croche et le double de la quadruple croche.
La quadruple croche est la figure de note dont la durée vaut la moitié de la triple croche. Cette figure, de création plus récente, est peu utilisée.
b) Figures de silence
Le bâton de pause est le silence qui correspond à la carrée. Il peut également être utilisé de manière spéciale : placé au centre d'une mesure, et surmonté d'un nombre, le bâton de pause indique un nombre égal de mesures en silence consécutives à compter.
La pause est le silence qui correspond à la ronde. Elle peut également être utilisée de manière spéciale : placée seule au centre d'une mesure, la pause indique que cette mesure est en silence, et ceci, même si le total des valeurs de la mesure en question lui est théoriquement supérieur ou inférieur.
La demi-pause est le silence qui correspond à la blanche.
Le soupir est le silence qui correspond à la noire.
Le demi-soupir est le silence qui correspond à la croche.
Le quart de soupir est le silence qui correspond à la double croche.
Le huitième de soupir est le silence qui correspond à la triple croche.
Le seizième de soupir est le silence qui correspond à la quadruple croche. Cette figure, de création plus récente, est également peu utilisée.
Division du temps
Dans le solfège, on entend par division du temps, la répartition en plusieurs parties égales — deux moitiés, ou trois tiers — de la durée ordinaire du temps.
Chaque partie, le cas échéant, pourra être divisée à son tour en plusieurs sous-parties — dans cette hypothèse, on parlera de subdivision
La division du temps peut être naturelle ou artificielle.
A) Division naturelle
La division naturelle — ou division ordinaire — des temps est la conséquence directe de deux principes : d'une part, celui de la valeur relative des figures, d'autre part, celui de l'équivalence des valeurs pointées. La division naturelle d'un temps peut être binaire ou ternaire.
Les différentes parties d'un même temps sont séparées entre elle par des accents de moindre importance — que l'on pourrait baptiser sous-pulsations. Ainsi, chaque temps binaire aura une sous-pulsation en son milieu, et chaque temps ternaire, en aura deux, une au début du deuxième tiers de temps, et une autre au début du troisième.
a) Temps binaire
Un temps binaire est un temps divisible en deux parties égales — donc, en deux moitiés de temps. Un temps binaire sera donc représenté par une valeur simple — c'est-à-dire, non pointée —, puisque, par exemple, une ronde se divise en deux blanches, une blanche, en deux noires, etc. La division naturelle d'un temps binaire produit les valeurs suivantes : la moitié, le quart, le huitième, le seizième, etc.
b) Temps ternaire
Un temps ternaire est un temps divisible en trois parties égales — donc, en trois tiers de temps. Un temps ternaire sera représenté par une valeur pointée, puisque, par exemple, une ronde pointée se divise en trois blanches, une blanche pointée, en trois noires, etc. La division naturelle d'un temps ternaire produit les valeurs suivantes : le tiers, le sixième, le douzième, le vingt quatrième, etc.
La note représentant la partie du temps — c'est-à-dire, la moitié d'un temps binaire, ou le tiers d'un temps ternaire — est normalement une figure simple (donc divisible à son tour en deux parties égales), et ceci, même dans un temps ternaire. Par exemple, la ronde pointée, vaut trois blanches — et non pas trois blanches pointées !
B) Division artificielle
La division artificielle des temps — ou division exceptionnelle — permet d'insérer un temps ternaire au milieu d'une succession de temps binaires, ou à l'inverse, d'insérer un temps binaire au milieu d'une succession de temps ternaires — triolet et duolet. Elle permet également d'insérer un temps dont la division ne pourrait pas être obtenue naturellement, par exemple la division en cinq cinquièmes, ou encore, celle en sept septièmes, etc. : quartolet, quintolet, sextolet et septolet, principalement.
Au-delà du septolet, on peut trouver des divisions par 9, par 10, par 11, etc., mais il n'existe pas de terminologie précise pour désigner ces nouvelles figures, qui sont par ailleurs rarement utilisées.