
Mon point de vue sur la question est que le Didjeridoo, comme d'autres instruments rares ou ethniques, trouve une bonne partie de son intérêt dans le fait qu'il est méconnu et permet donc au public de découvrir de nouveaux horizons sonores.
De manière assez claire, le didgeridoo est amené à être de plus en plus connu du grand public, parce que le niveau moyen des joueurs augmente, et que de plus en plus de groupes vont donc intégrer des tuyaux... Corolaire de tout cela, on peut éspérer, que peu à peu, un nombre croissant de personnes prennent conscience que le didgeridoo, en dépit de son aspect rudimentaire présente toutefois des capacités musicales importantes. (au niveau rythmique et timbral notamment).
Ensuite, comme cela a été évoqué le didgeridoo dans sa forme standard (un tuyau à note unique), est assez complexe à intégrer dans des ensembles musicaux "à l'occidentale". Pour autant, il existe un certain nombre d'alternatives (didgeridoo à coulisse notamment) qui permettent de s'affranchir de ces limites.
L'arrivée d'un instrument comme le Kromm Boud à coulisse de David, qui présente toutes les qualités sonores et de jouabilité d'un bon didgeridoo, tout en proposant une gamme de notes assez larges, et peut être, demain, une gamme chromatique, me parait propice à une intégration réussie du didj dans des formations plus "grand public".
Enfin, qu'est ce que le grand public ? Pour le didgeridoo, j'aurai tendance à dire qu'il commence dès que l'on touche à un public autre que celui passionné par les musiques du monde, et par la transe ou autres musiques auxquelles le didgeridoo est rattaché depuis longtemps. Autrement dit, plusieurs artistes, groupes, en France, sont déjà des artistes relativement grand public.
Je terminerai en rappelant que toutes les musiques "grand public" ont en commun l'alliance de la mélodie et de la rythmique. (Écoutez un top 50 ou une radio mainstream, vous n'entendrez jamais une musique qui ne rassemble pas ces 2 éléments). C'est à mon avis la raison pour laquelle ceux qui veulent faire de la musique que les gens écoutent chez eux (en dehors des concerts donc), ont, à mon sens, tout intêret à mixer ces deux éléments.
